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Depuis le début des années 2000, l’industrie musicale est en crise: en France, en l’espace de moins de 10 ans (entre 2002 et 2010), elle a perdu plus de 60% de son chiffre d’affaire ! Cela est dû à une évolution permanente des manières de consommer la musique, principalement depuis l’arrivée du numérique, auxquelles l’industrie qui voyait ses revenus diminuer dangereusement a eu du mal à s’adapter.

En effet, nous sommes peu à peu passé d’une économie d’acquisition à une économie d’accès, ce qui a complètement modifié à la fois les usages et à la fois les moyens de rémunération de la filière.

Cette transition s’est faite par étape.

Au début des années 2000s, alors que les jeunes commençaient déjà à consacrer de moins en moins d’argent à la musique du fait de l’apparition de plein d’autres sources de distraction comme les jeux vidéos, internet et le haut débit sont arrivés. C’est le début du “unbundling” ou de la titrisation, c’est à dire de l’achat des titres à l’unité et non plus d’albums complets, popularisé par les plateformes d’achat de musique en ligne comme iTunes. Avec le unbundling, le développement du numérique a aussi fait naître le téléchargement illégal, facilité par l’apparition du fichier mp3, nettement plus léger que les formats précédents. Les chansons s’acquièrent à l’unité, se copient et s’échangent… On achète donc nettement moins de musique qu’auparavant et les recettes du secteur musical chutent.

Néanmoins, le téléchargement, qu’il soit légal ou illégal, ne modifie pas fondamentalement la manière de consommer la musique, qui reste une consommation à l’acte dans laquelle il faut acquérir les morceaux pour pouvoir les écouter. Le streaming est en ceci une vraie révolution qui suit les mutations d’usage du monde actuel. En effet, avec le streaming, on n’a plus besoin d’acheter les chansons pour les écouter: en accédant aux plateformes comme Deezer ou Spotify, nous avons accès en ligne à tous les titres que nous souhaitons. Nous passons donc à une économie de l’accès et non plus de l’acquisition.

Malheureusement, le streaming n’est pas encore assez développé pour assurer des revenus conséquents à la filière. Si nous comparons: le prix d’un abonnement illimité au mois sur une plateforme de streaming coûte le même prix qu’un CD ! Sans parler du fait que la majorité des utilisateurs passent par le modèle gratuit, qui rémunère très peu grâce à la publicité. L’arrivée récente du streaming a par conséquent été une cause supplémentaire des baisses de revenus de l’industrie musicale.

Néanmoins, avec la démocratisation de l’internet haut débit et des smartphones, le modèle des plateformes de streaming est tout à fait adapté aux nouveaux usages numériques et se développe très rapidement. C’est un nouveau moyen pratique et peu onéreux d’écouter de la musique qui plaît à de plus en plus de monde, à tel point que les maisons de disques parlent d’un “nouvel âge d’or”. En effet, aujourd’hui, alors que les ventes physiques ont tendance à se stabiliser, le secteur de la musique reprend le chemin de la croissance grâce au développement du streaming.

Reste à attendre, mais l’industrie musicale aujourd’hui au plus bas, est peut être arrivée à bout de sa crise !

Pour aller plus loin

> Enjeux / Le streaming

> Enjeux / La médiation Schwartz